17 Sep Shepard Fairey : de la rue à la Maison Blanche
Shepard Fairey est né à Charleston (Caroline du Sud) en 1970. Aujourd’hui, il vit et travaille à Los Angeles.
A l’âge de 18 ans, il intègre la Rhode Island School of Design. Encore étudiant, il se fait connaître avec une campagne d’autocollants et d’affiches placardés dans toute la ville de Providence représentant le catcheur français André Roussimoff, accompagné du slogan “Andre the giant has a posse”.
Pendant les années 1990, il étend cette campagne d’affichage à tous les Etats-Unis, puis à travers le monde, et signe Obey Giant.
L’artiste est très proche de la culture punk et du skate, et en adepte du DIY, son travail se concentre sur la reproduction de ses images et leur diffusion dans l’espace urbain. Il se sert de codes visuels empruntés à la propagande politique ou à la publicité pour développer un style très graphique, aux lignes stylisées, avec une palette de couleurs réduite pour jouer sur la force du contraste. Le résultat donne des images saisissantes qui le caractérise aujourd’hui encore. Il détourne régulièrement des photographies ou de vieilles affiches, qu’il s’approprie par son traitement graphique et dont il change le sens en en modifiant le propos.
Sa carrière prend une nouvelle tournure dans les années 2000. Il réalise de nombreux portraits d’icônes culturelles ou politiques. Il se sert de la puissance de ses visuels pour soutenir plusieurs causes sociales ou politiques. Pour la campagne présidentielle américaine de 2008, Shepard Fairey apporte son soutien à barack Obama en réalisant un poster de campagne accompagné du slogan «HOPE». Il y représente le candidat, aux couleurs de l’Amérique, dans des tons bleu, blanc et rouge. Ce portrait est aujourd’hui exposé à la Smithsonian National Portrait Gallery de Washington DC.
Depuis vingt-cinq ans, Shepard Fairey se mobilise pour l’écologie et contre les conséquences du réchauffement climatique.
Les questions environnementales ont une place privilégiée dans l’univers de l’artiste et il met à profit la force de ses images au service de cette cause. Inquiet pour les générations futures, il espère que son message aidera à faire prendre conscience à l’opinion publique de la crise à laquelle notre planète fait face.
C’est avec cette démarche artistique engagée que l’artiste réalise “Earth Crisis” : une sphère géante suspendue entre le premier et le deuxième étage de la Tour Eiffel sur le thème de l’écologie. Cette installation était visible pendant que Paris accueillait la COP21, conférence mondiale pour le climat. Ce projet a ainsi pu être admiré, tant dans la force de son art, mais aussi dans la force du message adressé aux chefs d’états du monde entier : il faut agir pour notre Terre.
En plus d’être un militant écologiste, Shepard défend aussi ses idéaux politiques au travers de ses oeuvres.
En 2017, il lance un collectif afin de pouvoir financer une page entière dans le Washington Post. Les compléments du financement ont servi à l’impression des portraits de Shepard afin de les distribuer gratuitement.
Il réalise trois portraits représentant trois femmes : une hispanique, une musulmane et une afro-américaine. Elles sont suivies de trois phrases “defend dignity” – “protect each other “ – “are greater than fear”. La campagne se baptisera “We The People”.
Chaque phrase signifie les problèmes que rencontrent ces populations (à cause) en rapport aux actes de Trump : le renvoi de clandestins dans leur pays d’origine, le projet de construction d’un mur à la frontière du Mexique, les homicides en raison de la couleur de peau, la méfiance des Américains envers ceux de confessions musulmane depuis les attentats du 11 septembre etc.
3 phrases, 3 oeuvres ont suffit à contredire la société que propose Trump, une société construite sur la peur de l’autre.
De même, en 2016 et en réponse aux attentats perpétrés dans les rues de Paris, il réalise une fresque sur le Boulevard Vincent Auriol à Paris (13ème) pour le projet Street Art 13, représentant de la célèbre Marianne entourée de la devise non moins célèbre “Liberté Egalité Fraternité”.
Cette oeuvre sera utilisée, comme tableau, au siège de campagne de La République En Marche puis installée au palais de l’Elysée, après la victoire présidentielle d’Emmanuel Macron.
Shepard Fairey a réalisé plus de 60 peintures murales monumentales à travers le monde.
Son travail est exposé dans plusieurs musées internationaux, tels que le museum of modern Art (MoMA) de San Francisco, le Los Angeles County museum of Art (LACMA), l’Institute of Contemporary Art de Boston ou encore le Victoria & Albert museum de Londres.
Ne manquez pas sa conférence exceptionnelle à District 13 Art Fair le vendredi 28 Septembre à 18h! (dans la limite des places disponibles).