17 Sep Romain, jeune entrepreneur et collectionneur Street Art
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Romain, j’ai 30 ans et je suis originaire du Sud de la France. Je suis jeune entrepreneur dans le secteur de la finance et auditeur libre à l’école du Louvre depuis 2015. Je suis passionné par l’art et plus particulièrement par le Street Art. Mon premier projet professionnel, Smartbees, était d’ailleurs en lien avec l’art urbain.
Est-ce que vous avez baigné dans un univers artistique ?
J’ai commencé à m’intéresser à l’art au collège lors des cours sur l’Egypte et la Grèce Antiques. Ce qui me plaisait, c’était de pouvoir aborder l’histoire au prisme de l’art. Parallèlement, j’ai beaucoup voyagé avec mes parents et visité de nombreux monuments et musées, ce qui faisait écho au rythme scolaire. Ces voyages ont contribué à développer ma curiosité et à m’initier à l’art. Fin des années 2000, j’ai commencé à découvrir le Street Art grâce à mon oncle, passionné et collectionneur d’art urbain. Il m’a fait découvrir les oeuvres de Seth, D*Face, Maye, et tant d’autres à la Galerie Itinerrance. En 2015, j’ai découvert Brusk lors de l’exposition Vanités urbaines. J’ai alors fait l’acquisition de “Music never die 2”, un grand format flashy assez provocateur. Quelles sont les oeuvres dont vous êtes le plus fier ? Shepard Fairey est un artiste que j’admire. J’ai acheté une reproduction du globe géant installé sous la Tour Eiffel après les attaques du 13 novembre 2015. Dans Graffiti Art Magazine, j’ai découvert l’artiste Levalet et j’ai pu faire l’acquisition d’une sculpture à taille humaine “Oscillations 1” à la Galerie Openspace. Je suis fasciné par les oeuvres de Seth, colorées et poétiques. Les gravures empreintes de douceur de Swoon, découverte à la Galerie LJ, me séduisent également. J’ai eu un véritable coup de coeur pour son oeuvre “Sasu & Kasei”, qui me rappelle une de mes plus belles expériences : un voyage de 6 mois au Japon en immersion dans une famille qui vit à la frontière entre Osaka et Kyoto. Quels sont vos artistes préférés ? Je connaissais les oeuvres de Ludo car mon oncle avait fait l’acquisition d’une toile aux enchères chez Artcurial. Elle représentait une rose et deux poings américains en guise de pétales. Je lui ai écrit spontanément en lui parlant de sa sculpture et nous nous sommes rencontrés. C’est un artiste simple, talentueux et accessible. J’ai fait l’acquisition d’une sculpture et d’une toile intitulées “Enjoy the violence”. J’ai eu l’occasion de rencontrer Shepard Fairey à la galerie Itinerrance ; son aura est impressionnante. Dran attise également ma curiosité. Est-ce que vous aimez d’autres types d’art ou de courants artistiques ? J’aime beaucoup les photographies de Lucien Clergue, photographe à l’origine des Rencontres d’Arles, ami de Picasso, très connu pour ses Nus zébrés, tout en ombre et lumière. J’ai découvert son univers lors d’une exposition qui lui était consacrée au Grand Palais en 2015. La corrida et les gitans sont ses thèmes de prédilection. En tant qu’auditeur libre à l’Ecole du Louvre, j’ai assisté à un cours sur Giotto, passionnant ! Après les cours, je ne rate pas une occasion d’aller admirer la sculpture d’Antonio Canova “Psychée ranimée par le baiser de l’amour”. Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite faire un premier investissement ? J’ai publié un article sur le sujet sur Smartbees “Les petites collections, acquérir sa 1ère pièce”. Le premier conseil est d’acheter ce qui vous plaît et de suivre vos intuitions en respectant votre budget. Il faut être curieux et se rendre dans les galeries, les foires, les ventes aux enchères (Drouot et Drouot digital)… Sur les réseaux sociaux, je suis abonné à différents comptes d’artistes, de foires et de galeries que je consulte tous les jours. Comprendre les critères qui font la cote de l’artiste est essentiel : est-ce qu’il produit beaucoup ? quels sont ses derniers projets ? est-ce qu’il s’exporte ? quelle est la notoriété de la galerie qui le représente ? Il faut désacraliser l’achat d’objets d’art et un des moyens est de commencer par l’achat de multiples, comme des prints numérotés et signés de préférence, ou des sculptures multiples. Ici comme ailleurs, le meilleur moyen d’éviter les travers est de conserver une certaine légèreté, d’être joueur et de rester dans le plaisir que l’activité procure. Avez-vous prévu de venir à la foire District 13 à Drouot en septembre ? Je suis très heureux de me rendre à cet événement. J’ai eu l’occasion de suivre différentes ventes aux enchères sur Drouot digital. J’ai acheté notamment des prints d’Obey et une superbe photo de Lucien Clergue “Nu de la mer, Les Saintes-Marie-de-la-mer”.