16 Sep Les fresques de l’été 2018
Été productif pour le street art ! De part et d’autres du globe, les artistes se sont donnés corps et âme pour réaliser des fresques incontournables. Focus sur les fresques de l’été, dont certains artistes seront représentés à District 13 Art Fair :
Vhils
Après un mur à Chicago et le lancement de sa collaboration avec les spiritueux Tennessee, Alexandre Farto retourne au nord du Portugal pour réaliser une oeuvre de taille hors norme. Située sur le barrage Caniçada Dam, on retrouve le portrait d’un inconnu mit en lumière par l’attention du détail et l’humanisation de son regard. Surprise assurée! (surprenante).
Banksy
En juin, l’artiste le plus médiatisé du mouvement à offert à la ville de Paris plusieurs de ses réalisations. En tout, on retrouve près d’une dizaine d’interventions qui ornent désormais les murs de la ville lumière. La Sorbonne, le Bataclan, Beaubourg, Pantin, Porte de la Chapelle… Banksy à traversé de long en large la capitale française. Toujours réalisé au pochoir, l’artiste anglais reprend avec une teinte d’humour les problèmes que notre société traverse aujourd’hui en France et ailleurs.
M-city
M-city a frappé fin août en Pologne, dans la ville de Goleniow. Il reprend sur un fond aux tons chauds ressemblant à une casse d’automobiles.
Ces dernières, peintes en noir, s’accumulent de part et d’autre de la fresque pour laisser une étroite place au centre à un seul bâtiment, orné d’un drapeau Polonais, qui s’apparente à une structure militaire défendue telle une forteresse.
Os gemeos
Fin juin, les inséparables jumeaux brésiliens OS Gemeos débarquent en Allemagne. On retrouve leur personnage jaune rachitique sur un immeuble de cinq étages. Ce dernier, aux allures Dandy, orne son pantalon à carreau de Pins à l’effigie du personnage des “Twins”. Il tient dans son bras gauche une barque dont plusieurs breloques pendent, dont une tête réduite ornant une lunette en forme de graffiti, référence à leur premier amour qu’il ne quitte jamais entre deux fresques à travers le monde.
D*Face
Après sa première exposition sur le sol français “Fornever” à la galerie Itinerrance, Dface envahit la Colombie. Il prend résidence dans la ville de César ou il réalise trois fresques dans la Distillerie abandonnée du rhum Dictador. Baptisée They came before us’ – Keep on Keepin’ On, cette première de la série nous interpelle par la forme du silo jonchant le sol, où il appose sa marque de fabrique, les ailes de motard. Donnant également un faciès à cet objet industriel, il propose une référence aux missiles décorés par l’armée américaine au milieu du XXe siècle.
Shepard Fairey
Le festival Widewalls 2018 proposait cette année un line up hors du commun (Bordalo II / David de la Mano / Shepard Fairey / Brett Crawford / Pixel Pacho / Herakut / Risk … ). Avec Sacramento comme terrain de jeux, une trentaine d’artistes internationaux ont réalisés dans toute la ville américaine des fresques au mois d’août. Celle de Shepard Fairey AKA OBEY est un hommage au célèbre chanteur américain Johnny Cash.
Basée sur une photo de Jim Mashall, Obey réalise ici son plus grand mur dans l’état Californien. Pour le 50ième anniversaire de sa performance mythique du Live at Folsom Prison album, Shepard ouvre la conversation autour des problèmes sur l’incarcération aux Etats-Unis, pays qui a le plus haut taux d’incarcération au monde, avec plus de 2.3 millions de personnes derrière les barreaux.
Maye
Après une semaine de résidence au Portugal pour le Loures Arte Pública, Maye pose ses pinceaux au Canada dans la ville de Moncton.
Dans le cadre du festival “Inspire”, l’artiste montpelliérain s’exprime sur une nouvelle fresque de taille. On y retrouve cinq de ses personnages longilignes, souples et courbés. Comme à son habitude, leurs vêtements très détaillés laissent apparaître en partie leur corps à demi mécanique. Ces protagonistes donnent une impression de mouvement, concrétisée par les objets qu’ils perdent dans leurs course imaginaire ainsi que les journaux et feuilles d’arbres qui s’envolent.
Faith47
Invité au VanMural Festival 2018 à Vancouver, Faith XXXXVII reprend son bestiaire animal et offre à la ville un Oryx sur un immeuble en brique rouge de plusieurs étages. La fresque, dans une gamme grise, est ornée de signes géométriques dorés, floqué du titre “Sea Power – The Natural Laws”.
Alexis Diaz
Cet été, l’artiste portoricain était l’invité du 20X21EUG Mural Project aux Etats-Unis. Pour l’occasion Alexis offre à la ville d’Eugene (Oregon) son premier diptyque. Baptisée “Mammuthus Quadriocellata”, cette fresque présente une étude anatomique de l’animal préhistorique sur sa partie gauche. La deuxième partie du diptyque représente le mammouth en chair. Ces deux mastodontes se font face de part et d’autre de l’immeuble.
Tristan Eaton
Le Bowery Houston Mural de New York fait peau neuve en Juillet. Après l’intervention de Banksy, le mur d’expression de Goldman (propriétaire de Wynwood Walls à Miami) laisse place à Tristan Eaton. L’artiste offre une fois de plus son lexique puisé dans les comics et l’art graphique.
On y retrouve des faciès de femmes au teints gris illuminées par le fond pop jouissant de couleurs explosives, ornées de fleurs, fruits et autres objets atypiques. Au centre, Tristan Eaton apose un seul mot: INTERMISSION. Par cette fresque apolitique, il invite les spectateurs américains à s’échapper de l’anxiété ressenti ces derniers mois dans le pays.
Add Fuel
En parallèle de son exposition chez Station 16 Gallery à Montréal (Canada), Add Fuel réinterprète le langage du dessin traditionnel de l’azulejo en céramique portugais et le met en lien avec le monde du graffiti.
Maniant l’équilibre entre ces deux mondes pourtant aux antipodes, la fresque offre un effet de trompe l’oeil qui joue avec la perception du spectateur et ses possibilités multiples d’interprétation.